Le 18 avril 2025, au lendemain de mon intervention à la CCI, j’ai eu l’honneur d’être invité à participer à une table ronde informelle rassemblant plusieurs cadres et dirigeants français de Shanghai. La rencontre avait lieu dans un immeuble prestigieux du centre-ville, cadre discret mais révélateur de la nature particulière de ce réseau : un groupe d’entraide, auto-organisé, composé de professionnels confrontés aux mêmes enjeux et ne trouvant, selon leurs mots, aucune autre structure institutionnelle capable de répondre à leurs besoins.
Dans ce contexte, j’ai présenté une nouvelle fois les grands axes de mon étude et de mon mémoire sur l’aspect stratégique des Français de l’étranger, ce qui a ouvert un échange particulièrement riche.
Ce moment fut révélateur à plus d’un titre. Il montre combien des réseaux informels, parfois totalement invisibles des institutions françaises, existent et jouent déjà un rôle essentiel :
- partage d’informations sensibles ou opérationnelles,
- soutien mutuel dans des environnements complexes,
- relais d’expériences, d’alertes ou d’opportunités,
- véritables micro-écosystèmes de veille et d’intelligence collective.
Pourtant, ces réseaux — qui pourraient constituer des ressources précieuses pour les institutions comme pour les entreprises françaises — restent souvent éloignés du tissu institutionnel. Les raisons sont multiples : manque de confiance, méconnaissance, incompréhension des besoins locaux, ou simplement absence de canaux adaptés.
Cela souligne une évidence stratégique : la nécessité de recréer un lien de confiance et de coopération entre la diaspora et les structures officielles françaises à l’étranger. Car c’est précisément dans ces espaces informels que se trouvent des compétences, des signaux faibles, des analyses et des solidarités dont la France pourrait bénéficier si elle savait mieux les reconnaître.
La discussion a été extrêmement stimulante : le sujet a été très bien accueilli, a suscité de nombreuses questions, et les retours ont été largement positifs, confirmant l’intérêt de ces cadres pour une réflexion renouvelée sur leur place dans la stratégie nationale.